MONOLOGUE DE L’ETRE
Tout n’existe que par moi. Je soutiens à chaque instant et l’espace et le temps et le tout et les hommes. Il y a un tout parce qu’il y a de l’être. Il y a du temps parce qu’il y a de l’être. Il y a des hommes parce qu’il y a de l’être. Je vous aime, mes pauvres enfants, je vous admire et je vous aime, dans votre grandeur impuissante et dans votre désespoir, et j’ai pitié de vous qui avez été tirés du néant pour être jetés dans le tout. Dans un tout surgi de l’être et que vous ignorez et que, malgré tant d’orgueil et tant de vains efforts, vous ne cesserez jamais de poursuivre et pourtant d’ignorer. Car sur presque tout, pauvres, pauvres enfants, pauvres génies imbéciles, vous ne savez presque rien. Et sur le Tout, comme sur l’être. vous ne savez rien du tout.